lundi 17 décembre 2012

Iles Galapagos, du Jurassique au monde des volcans


Thierry Dockx et sa femme Annick, tous deux passionnés de volcans, ont effectué un voyage sur les îles Galapagos. Une aventure qu'ils ont décidé de partager avec nous, sur ce blog. Un récit riche en actions pour approcher au plus près des volcans et des paysages magnifiques des îles Galapagos.


 

  
Les Galápagos, cet archipel situé à un millier de kilomètres de la côte continentale équatorienne et devenu célèbre grâce à Charles Darwin; depuis longtemps nous en rêvions ... L’idée de fouler du pied ces îles aux couleurs de lave et aux créatures venues d’un autre siècle a enfin eu raison de nous. Pourtant, nous l’avions très souvent repoussée cette idée!

Le plancher de la plus vaste caldera des Galapagos
Volcan Chico - Iles Galapagos
Dépôts de soufre et cône de lapilli à l'intérieur de la caldera
Dépôts de soufre - voyages volcans Equateur
Voyage thématique volcanologie en Equateur

Se bousculant dans nos esprits, les hésitations étaient nombreuses, la principale, pour un volcanophile acharné, en étant bien entendu la sévérité bien justifiée de la part des autorités concernant les visites interdites sur la plupart des sites volcaniques. Ce fut pour moi d’ailleurs, confirmé avant même notre départ. Préparant soigneusement depuis mon PC un circuit bien établi, je vis à plusieurs reprises, certes poliment et avec diplomatie, un refus catégorique de l’accès au volcan du Cerro Azul. Le verdict était donc sans appel et le choix des sites allait rester bien ciblé.
Quelques semaines plus tard, nous débarquons à l’aéroport de Quito, capitale de l’Equateur. Une simple nuitée passée dans cette immense ville de haute altitude et nous voilà déjà envolés pour Baltra, îlot presque plat servant d’aéroport. Là, après avoir traversé un petit bras de mer, nous accostons sur l’île de Santa Cruz. En minibus cette fois et une heure de route plus tard, nous voilà passés du nord au sud de l’île et embarquons pour une traversée de deux heures trente en bateau rapide pour rejoindre la plus grande île de l’archipel, volcanique à souhait, Isabela.

Quelques cactus ont réussi à percer la carapace des plus anciennes coulées.
Fumerolles sur le volcan de Azufre

Circuit nature et volcans en Equateur
A la lueur du matin, après une bonne nuit au calme et un très bon petit déjeuner, nous voilà repartis; les choses sérieuses commençaient enfin. Au départ de Puerto Villamil, nous rejoignons la région montagneuse de l’île. Au programme de cette première randonnée, un volcan encore en activité, le Sierra Negra dont la dernière éruption date d’octobre 2005. Contemplatifs et abasourdis par son immensité, nous entrons avec lui dans un monde géologique récent jusqu’au bord de sa grande caldera. 
Sous une pluie battante et fine, nous continuons notre marche vers le volcan Chico, possédant lui de spectaculaires champs de lave parsemés de cônes et cratères aux couleurs les plus variées. La brume nous envahit soudainement ne gâchant en rien les palettes de couleurs. Ca et là, sur les parois internes de certains cratères, des fumerolles apparaissent, favorisant de ce fait la croissance d’une végétation vert fluo. Seul au milieu de ce dédale de laves, l’ambiance est à son comble; malheureusement, la pluie ne cesse de s’intensifier et il est grand temps pour nous de rebrousser chemin. Au matin du deuxième jour, pas question de remonter en altitude pour poursuivre notre rando de la veille; les nuages et la grisaille s’étant bien incrustés, ils nous faut donc rester en bord de mer. Cette journée mal commencée va s’avérer malgré tout riche en découvertes. En effet, émergeant de l’eau et à seulement une dizaine de kilomètres de la côte, nous apercevons la face nord de l’île de la Tortuga, un demi anneau volcanique de matériaux pyroclastiques ( tufs ) émis probablement par une ou plusieurs éruptions sous-marines. Ils ne nous en faut pas plus pour apaiser notre soif d’aventure et nous décidons de louer un bateau. Une heure de navigation plus tard sur une houle un peu agitée, nous approchons et contournons ses parois. Là, par le harcèlement des vague , à sa pointe, sur des dépôts de tufs gris d’origine phréato-magmatique, une grotte s’y est creusée. Nous voilà à présent au centre du volcan et avançons vers la paroi interne du cratère égueulé. L’étonnement fait place cette fois à l’émotion: sur une petite plage de dépôt de tuf, otaries et iguanes de mer se partagent une place au soleil; plus haut à l’aplomb, sur des arbustes asséchés, nous avons même le privilège d’observer quelques célèbres frégates mâles à gorge rouge . 

Faune sur les îles Galapagos - les iguanes marins
Les îles Galapagos - Equateur
Voyage sur les îles Galapagos - Equateur
Les îles Galapagos - Equateur

Séjour sur les îles Galapagos

Voilà plus de deux heures que nous voguons en mer et en examinant la petite mine d’Annick, cela nous fait penser avec humour qu’il est temps de regagner la terre ferme. Le jour se lève à nouveau sur Puerto Villamil et un ciel bien bleu au-dessus de nos têtes nous encourage à rejoindre le point de départ du Sierra Negra. Cette fois, c’est vers l’ouest de la caldera que nous nous dirigeons; objectif de la journée: le lieu, oh combien évocateur appelé Minas de Azufre.
Il faut savoir que cet endroit soufré était autrefois exploité et est toujours actuellement la plus grande zone de solfatare des Galápagos. Moins fréquentées que leur voisin le volcan Chico, distant d’un peu moins de dix kilomètres à vol d’oiseau, les mines de soufre se méritent tout de même... six heures de marche aller-retour pour en faire la visite! C’est par une pente douce que nous entamons notre randonnée; sur notre gauche, côté océan, le paysage est somptueux, de nombreux cônes de scories anciennes garnissant les flancs du Sierra Negra. Sur notre droite, cette fameuse caldera à peine visible. De temps à autre nous scrutons le ciel; les nuages commencent peu à peu à gagner du terrain nous conseillant vivement de ne pas trop traîner. Deux heures trente de marche et nous arrivons enfin à un point panoramique. Une pancarte explicative y est plantée nous renseignant «deposito de azufre»; elle nous indique également le chemin à suivre. Il nous faut à présent obliquer sur notre droite et descendre dans cette énorme caldera. 
Nous voilà maintenant à l’intérieur du volcan et progressons sur des fougères qui en décorent son plancher; devant nous, au-dessus d’une terrasse hydrothermale aux couleurs pastels vertes et roses, d’énormes panaches de fumées blanches s’en dégagent. Au fur et à mesure que nous grimpons, une odeur particulière d’oeuf pourri envahit nos narines; je vous avoue que nous étions loin de nous douter à ce point de ce que nous allions découvrir. Sur ce principal dépôts de soufre en stalagmites aux fissures exhalant des gaz riches en CO2 et jusqu’aux fragiles aiguilles de soufre cristallines, le tout dans un décor grandiose avec de grandes coulées de lave et des cônes de lapilli orangé. Deux heures durant, nous flânerons dans cette ambiance fantomatique jusqu’à n’en plus savoir respirer. C’est la pluie maintenant qui nous rappelle à l’ordre, et nous voilà à nouveau repartis pour un lessivage gratuit de plus de trois heures; décidément, le Cérra Negra ne nous aura pas épargnés . Le lendemain matin, un petit déjeûner tranquille ... enfin! Nous nous dirigeons ensuite, palmes et tubas à la main, vers le port d’embarcation où nous attend notre bateau privé. Nos deux visites du jour sont des sites volcaniques en mer aux attraits tout particuliers. 


Les tunnels Gallardo - îles Galapagos
Les tunnels de lave Gallardo - îles Galapagos
Exploration des es tunnels Gallardo - îles Galapagos
Exploration des îles Galapagos

Le premier, Los Tuneles, est situé à plus ou moins vingt-cinq kilomètres au sud-ouest de Puerto Villamil. Sur le trajet, nous croisons quelques tortues de mer dont notre capitaine de bord prend bien soin d’éviter. Soudainement, stoppant les moteurs , le chef s’écrie «accrochez-vous»! Mais que diable scrute-t’il? Tout à coup, après un moment d’observation , il profite d’une énorme vague pour mettre pleins gaz. C’est alors que nous comprenons : il devait attendre de prendre de la hauteur pour franchir les bras de lave trop haute en surface . Nous débouchons alors dans un décor volcanique comme nous les aimons. 
Le volcan bouclier Cerro Azul en toile de fond, des arches de basaltes marquent la présence de tunnels de lave envahis par la mer .Enfin nous débarquons sur ces étonnantes curiosités géologiques. Zigzaguant au-dessus d’elles, quelque chose d’inhabituel attire notre attention. Dans un cri de joie admiratif, tous en cœur, nous nous exclamons: «regardez là, des tortues»! En effet, comme par magie, sans même mettre la tête dans l’eau, nous contemplons ce reptile casqué nageant calmement dans cette eau turquoise. L’éblouissement ne s’arrête pas là... non, nous n’hallucinons pas; ce sont bel et bien d’élégantes raies qui affleurent devant nous. Plus troublant encore, des requins en bande serpentent sur le fond rocailleux. Envoûtés par ce spectacle, c’est sans crainte que nous nous jetons à l’eau observant ainsi de plus près ces merveilles aquatiques. De retour de cette matinée féerique , nous nous arrêtons sur notre deuxième site de la journée, Los Tintoreras. Cet ensemble d’îlots volcaniques, situé à quelques encablures de Puerto Villamil, abrite également une faune endémique exceptionnelle. Ici, en début d’année, de nombreux iguanes marins nidifient. Sur ces anciennes coulées scoriacées, nous entrons dans un monde étrange du jurassique. Mimétiques sur ces rochers basaltiques foncés, nous contemplons ces emblématiques fossiles vivants des Galápagos.

Tortue - îles Galapagos
Iguanes sur les îles Galapagos
Crabes îles Galapagos
Les îles Galapagos

Plus loin, non moins convoités, des fous à pattes bleues s’ébrouent sur des coulées blanchâtres; enfin, ça et là, comme des bataillons d’armées, des crabes ornés de leur belle couleur rouge paradent pour le plus grand plaisir des visiteurs du jour. Il est temps à présent de quitter Isabela pour l’île Santa Cruz. Aujourd’hui, journée de détente, euh ... enfin presque, puisque après s’être promenés dans la charmante petite ville portuaire de Puerto Ayora, nous partons explorer le monde souterrain d’un tunnel de lave et enchaînons dans une nature plus verte et aérée par la recherche de ces fameuses tortues géantes. A l’aube du huitième jour, pour une dernière virée volcanique aux Galápagos, notre objectif sera l’île de Bartolomé. Une fois n’est pas coutume, c’est en groupe d’une douzaine de personnes que nous embarquons pour cette traversée de luxe. Une heure plus tard, après avoir pris le petit déjeûner à bord, nous longeons la petite île volcanique de Daphné, un cône de tuf que d’innombrables pinsons ont pris pour demeure. Encore trois heures et nous accostons enfin sur Bartolomé. Ici, pour parer à l’afflux touristique, des passerelles sont aménagées sur le sol, protégeant ainsi son éco système. Endémique, le Brachycereus nesioticus, appelé plus communément cactus de lave, embellit un immense cône de scories soudées qui trône devant nous. Lentement, nous enjambons les escaliers et profitons de ce décor lunaire, digne des romans de Jules Vernes. C’est sous une pluie fine que nous débouchons au sommet et embrassons du regard le panorama, une vue exceptionnelle, la plus photographiée des Galápagos : la fameuse baie de Sullivan parsemée de cônes et cratères. Il est grand temps maintenant de retourner sur le continent; conquis, nous quittons au bout de neuf jours cet endroit unique au monde, laissant enfin derrière nous nos réticences les plus folles.

La baie de Sullivan à l'ouest de Bartolomé
Comme d’habitude, je tiens à remercier les organisateurs et accompagnateurs de ce voyage, en l’occurrence Christophe Napierai de l’agence Terra Andina Equateur; et, ce qui n’est pas de coutume, un grand merci à notre dévoué Pierre Vetsch qui m’a, dans un moment difficile de ma vie, incité à replonger dans d’agréables souvenirs.

Si les hommes ne dansaient pas sur les volcans, je me demande où et quand ils danseraient; l’important est de bien savoir qu’on a le volcan sous les pieds afin de goûter son vrai plaisir d’homme libre 
Jacques Perret


lundi 19 novembre 2012

Pérou, Archéologie et ecotourisme au nord Pérou

Récit De Sandrine Gallo, gérante de Terra Andina Pérou
Avec tous les trésors que le pays accumule dans sa partie méridionale, c'est tout juste si l'on se représente qu'il puisse exister un "nord Pérou".
Pour réparer cette injustice, je me suis rendue en reco sur place.
 
Voyage dans le nord du Pérou
Loin de la foule touristique du sud, je vous emmène en voyage à la découverte des joyaux naturels et archéologiques du nord péruvien. Point de départ Cajamarca, ville coloniale chargée d’histoire aux riches exploitations agricoles. Nous continuons sur Chachapoyas, berceau de l’antique culture du même nom connue pour ses pratiques funéraires hors du commun. Notre périple évolue sur le contrefort oriental de la cordillère des Andes aussi appelé « Ceja de Selva ». Cette région propice à l’écotourisme nous emmène au pied d’une des plus hautes chute d’eau au monde, la splendide Gogta imposante de ses 771m. Puis direction le département d’Amazonas réputé pour ses forêts couvertes de brume et ses microclimats impressionnants dont l’intense humidité favorise une flore exubérante, en particulier orchidées et broméliacées. C'est aussi la destination favorite des passionnés d’ornithologie. Notre destination finale est Tarapoto à la rencontre des indiens Lamas et repos bien mérité dans la ville des palmiers.

Voici le circuit qui découle de ces quelques jours d'immersion au nord Pérou:

Jour 1 : LIMA – CAJAMARCA (Avion)
Transfert à l’aéroport de Lima pour un vol à destination de Cajamarca.

Jour2 : CAJAMARCA / VISITE
Journée consacrée à la visite de Cajamarca et ses alentours. Le matin, nous nous rendons à Cumbe Mayo ou « forêt de pierres », connu également  pour son aqueduc de plusieurs kilomètres taillé dans la roche à plus de 3500m d’altitude avec son énigmatique croix ainsi que sa grotte couverte de pétroglyphes. L'après midi nous visitons la fameuse « chambre de la rançon », salle où Atahualpa fut emprisonné, unique vestige restant de cette époque. Continuation sur les « Ventanillas de Otuzco », niches funéraires pré-inca creusées dans la roche, puis les Bains de l’inca, sources d’eaux chaudes datant de l’époque inca. Retour à l’hôtel à Cajamarca.

Ville de Cajamarca - Pérou

Fenêtres d'Otuzco - Cajamarca


Jour 3  : CAJAMARCA– CELENDIN – LEYMEBAMBA
Départ matinal en véhicule pour Leymebamba par une route spectaculaire. Nous montons jusqu’au col de la Boue Noire, à 3678 m, puis nous redescendons jusqu’au village de Celendin, célèbre pour sa confection de chapeau de paille.
Temps de trajet : 9 heures environ

Jour 4 : LEYMEBAMBA - KUELAP – CHACHAPOYAS
Nous commençons notre journée par la visite du musée de Malqui avec ses 200 momies de l’époque Inca. Puis route vers Kuelap par une crête rocheuse à 3080 m au-dessus de la vallée de la rivière Utcubamba. Sur celle-ci se trouve la cité fortifiée de Kuelap, centre de la culture Chachapoyas très bien préservée. Nous découvrons cette cité ovale de 600 m de long, protégée par d’imposants remparts qui peuvent mesurer jusqu’à 25 m de haut. Route pour Chachapoyas et installation à l’hôtel.
Temps de trajet : 4 heures environ


La culture Chachapoyas


Jour 5 : CHACHAPOYAS - GOCTA – MARCHE D’APPROCHE AU PIED DE LA CASCADE
Départ de notre hôtel pour 45 minutes de véhicule en direction de la petite communauté de Cocachimba, point de départ de notre marche en direction de la cascade de Gocta que nous atteignons après 2h de marche environ, troisième chute d'eau la plus haute du monde avec 771 m de hauteur. Outre le spectacle incroyable qu’offre cette force vive, vous pourrez observer une grande variété de faune et de flore en chemin comme broméliacées, orchidées, fougères géantes, palmiers,…) Arrivée au pied de la cascade et possibilité de baignade en saison sèche. Retour au village par le même chemin et installation au Gocta Lodge, vue imprenable sur la cascade.
Option : balade à cheval.
Cascade de Gocta - Pérou
Le Gocta Lodge - Pérou

Jour 6 : GOCTA – DES ANDES A L’AMAZONIE  – TARAPOTO
Départ en véhicule privé pour le Centre d’observation du Colibri à queue spatule dont seulement quatre spécimens ont survécu à la déforestation massive. Continuation vers le col Abra Patricia et pause-café au milieu du bosquet de protection Alto Mayo. Les paysages andins laissent place à une luxuriante végétation tropicale qui nous mènera jusqu’à la ville de Moyobamba aussi connue sous le nom de « ville des orchidées » et visite d’une exploitation familiale de plantes exotiques, continuation jusqu'à Tarapoto et installation à l’hôtel.
Temps de trajet : 7 heures environ


Amazonas - Pérou
Faune et flore en Amazonie - Pérou
Colibri - Pérou

Jour 7 : TARAPOTO – LAMAS- TRANSFERT AEROPORT
Nous nous rendons ce matin à Lamas, ethnie native descendant de la civilisation des Chancas (grand rivaux des incas), la communauté est perchée sur une colline et est organisée par une société à trois niveaux parlant le Quetchua. Nous découvrons leur folklore et artisanat local. Transfert à l’aéroport et vol pour Lima. 

Lamista - Pérou


Toutes les infos sur Le Nord Pérou.


Retrouvez les étapes du parcours sur la carte ci-dessous:


 
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